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Le portrait du mois de janvier : Marie Burckel

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Le portrait du mois de janvier : Marie Burckel

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Le portrait du mois de janvier

Marie Burckel, diplômée DEJEPS salariée du club de Moulins (03)

La ligue vous propose une mini-série de 2 entretiens croisés afin de mettre en avant la formation DEJEPS sur laquelle elle intervient en partenariat avec le CREPS Auvergne-Rhône-Alpes. Premier entretien avec Marie Burckel, ancienne stagiaire DE et salariée au BCMAY (03) et avec son président qui l’a accompagnée dans cette formation.

Florian Baud : Marie, peux-tu te présenter toi ainsi que ton parcours de badiste ? Dans ce parcours, quand et comment t’est venue l’envie d’être une salariée du bad’ ?

Marie Burckel : Je m’appelle Marie Burckel, j’ai 23 ans, je suis salariée du Badminton Club Moulins Avermes Yzeure depuis 2016.

J’ai commencé le badminton à l’âge de 14 ans au club de badminton d’Aulnat, en jeune et loisirs au départ. J’ai toujours eu envie de faire de la compétition et dès que j’ai pu, à 16 ans, j’ai fait mes premières compétitions en adultes dans la catégorie NC à l’époque. J’ai vite pris goût à l’entraînement et à la compétition, en individuel comme par équipe.

A 17 ans j’ai débuté une formation dans le sport, un BPJEPS APT au CREPS de Vichy tout en continuant ma pratique du badminton au club de Cusset en montant en classement au fil des compétitions. J’ai aussi réalisé ma première expérience d’entraîneur bénévole accompagnée de Stéphanie HOURDE. Nous entraînions ensemble chaque semaine les jeunes et dans le même temps, nous avons passé nos premiers diplômes fédéraux (Module Technique et DAB).

Après avoir obtenu mon BPJEPS, j’ai été contactée afin de me positionner sur la création du poste d’entraîneur à Moulins. Après un entretien, le club m’a embauchée en CDD pour 3 ans en contrat d’avenir.

Dès la première saison, j’ai pu être formée et passer la préformation DE, incluant le CQP au CREPS de Bourges. Cette année-là, j’ai continué à jouer pour le club de Cusset par équipe en division Nationale 3.

La saison suivante, j’ai été recrutée par le club de Limoges (ASBAD87) pour lequel j’ai joué par équipe en division nationale 3, ce qui m’a permis de trouver une opposition plus importante et de progresser très rapidement.

Sur la saison 2018-2019, j’ai passé mon DEJEPS au CREPS de Voiron, et dans le même temps  je suis passée N1 en simple et j’ai participé aux Championnats de France Senior de Badminton à Rouen où  j’ai passé un tour aux qualifications.

J’ai toujours été attirée par le sport, et le fait d’entraîner m’a paru évident afin partager mes connaissances, l’esprit et le plaisir du badminton.

Florian Baud : Olivier, quand et comment le club a eu le souhait d’aller vers la professionnalisation ? Est-ce votre premier emploi ? Marie était-elle licenciée dans le club ? Si oui comment a-t-elle exprimé le désir de devenir votre salariée ? Si non, comment l’avez-vous découverte ?

Olivier Cotte : L’idée d’avoir un salarié au club date déjà des environs 2012-2013, du temps de ma prédécesseur, car on sentait que le club arrivait à son maximum en développement et que les bénévoles étaient toujours très sollicités (trop?), au niveau de l’école de bad essentiellement. A savoir que les jeunes sont le public n°1 ciblé par le club depuis très longtemps déjà. Ensuite via des réunions avec la ligue d’Auvergne qui travaillait sur le dossier de la professionnalisation du bad en Auvergne, épaulés et poussés malgré nos craintes sur un emploi, on a sauté le pas.  Aujourd’hui Marie est toujours salariée à temps plein et en CDI.

Non, Marie n’est pas licenciée du club car le niveau de jeu du BCMAY n’est pas cohérent avec son propre niveau de jeu. Elle joue au club ASBAD de Limoges en N3. Mais Marie a toujours fait partie intégrante du club, et pas qu’au niveau professionnel mais aussi personnel, comme les autres licenciés.

On a découvert Marie par connaissance de notre précédent président du CODEP, Frédéric Martin qui avait fait une formation fédérale en même temps qu’elle et sachant qu’on cherchait un candidat, il nous l’a proposée… et bien vendue même ! Et on peut dire que le hasard a bien fait les choses ; malgré son jeune âge (18 ans au moment de l’embauche en 2016), les retours des publics encadrés par Marie ont toujours été très positifs dès le début, donc nous sommes très satisfaits, et on a la chance d’avoir une des rares entraîneure féminines professionnelles.

F.B : Il y a 2 saisons, Marie a suivi la formation DEJEPS proposée par le CREPS Auvergne-Rhône-Alpes et sur laquelle la ligue intervient. Suivre cette formation à l’époque était un désir de Marie ? Du club ? Comment cela est devenu le vôtre ?

M.B : C’était un souhait des deux ! J’avais envie et j’ai toujours envie de me former pour progresser dans mon métier et mon approche de la pratique.

O.C : C‘était la logique en fait. Marie avait juste son BPJEPS APT, et sachant que les formations sont largement prises en charge par les OPCA, le coût financier a été très light, donc on n’a pas hésité et puis il fallait bien qu’elle acquiert des connaissances. Elle a donc commencé en 2016-2017 la préformation DEJEPS à Bourges, puis a intégré le DEJEPS de Voiron en 2018-2019

F.B : Quelles étaient vos attentes (les tiennes Maries et celles du club Olivier) vis-à-vis de cette formation ?

M.B : Aiguiser mon œil d’entraîneur, acquérir de nouvelles connaissances sur le développement et l’entraînement et devenir une meilleure entraîneure.

O.C : Qu’elle acquiert les connaissances pour se perfectionner et être meilleure dans l’encadrement, aborder aussi les sujets du développement et de mise en place de projets.

F.B : Marie, comment as-tu vécu la formation en elle-même ? On imagine que cela doit demander beaucoup de travail en plus de ton activité en club. Comment as-tu réussi à gérer les deux activités en même temps ?

M.B : Ça a été une année très intense, en travail et en formation mais aussi en déplacements. J’ai essayé d’optimiser mon temps par rapport aux demandes qu’implique mon poste et les demandes de la formation, les soirs étaient bien mis à contribution.

J’ai été bien accompagnée et épaulée par le comité directeur et cela m’a permis de tout réaliser.

F.B : Olivier, la formation s’est-elle intégrée dans le quotidien du club ? Si oui, comment et pourquoi ? Comment avez-vous vécu et géré l’alternance ?

O.C : Alors là le sujet le plus sensible on pourrait dire ! Non sérieusement, les plannings étaient faits à l’avance, donc les gens étaient prévenus quand Marie n’était pas présente et des bénévoles prenaient le relais ces semaines-là ; ça s’est bien passé.

Au niveau de la gestion du temps de travail, c’est là que ça a été compliqué, le DEJEPS prenant énormément de temps sur son temps de travail, on a dû réduire drastiquement son travail en club ou prestations extérieures, et ça n’a pas jamais été simple. Annulations des presta, donc moins de rentrée d’argent, Marie très absente donc difficile qu’elle soit bien visible/connue des gens du club.
 Gros travail de gestion de planning, j’en ai encore des sueurs en y pensant !

Je dirais quand même que pour un salarié temps plein, le DEJEPS est vraiment très difficile à concilier avec le travail., autant pour Marie qui a été épuisée que pour nous dans la gestion, mais il faut bien un début à tout:)

Rien n’est insurmontable quand on est motivé, tant l’employeur que la salariée.

F.B : En termes de contenus, la formation a-t-elle répondu aux attentes que tu as citées précédemment ?

M.B : En termes de développement tout à fait, en termes d’entraînement j’ai plutôt été satisfaite des contenus mais un petit manque de temps de pratique sur de vrais publics et des temps d’observations d’entraînement et de feed-back.

J’ai aussi pu découvrir le métier de formatrice fédérale, et je me suis surprise à aimer cela, ce qui me permet actuellement d’être performante en tant que formatrice du département aidée de Nicolas Vallan.

F.B : Lors de sa formation, Marie a dû travailler sur un projet. En quoi a-t-il aidé le club ? Est-il toujours porteur ? En termes de contenus, la formation a-t-elle répondu aux attentes du club ?

O.C : Le projet était sur la pratique compétitive. Après ça lui a servi pour mettre en place des choses, donc c’est bien.

Et oui, les contenus de la formation ont répondu aux attentes du club

F.B : Marie, tu es désormais titulaire du DE et bien implantée dans ton rôle d’entraîneure à Moulins (03). Quels sont tes projets pour le futur ? Le DES est-il une chose que tu envisages ?

M.B : Actuellement je souhaite me perfectionner avec les outils et connaissances que j’ai acquis en DEJEPS et continuer à développer la pratique jeune au club et au niveau du département.

Et oui, j’envisage de passer le DES dans les prochaines années.

F.B : Du côté du club, envisagez-vous de lui permettre de se former encore ? Si oui, avez-vous des projets ou attendez-vous qu’elle exprime ses souhaits ?

O.C : Pour l’instant, on la laisse évoluer, acquérir des compétences, car c’est essentiellement en travaillant qu’on en acquiert. En encadrement les choses roulent bien, maintenant elle bosse de plus en plus sur du développement du club, on a des projets en tête. Et le temps viendra pour une prochaine formation.

F.B : Avant-dernière question pour toi Marie : conseillerais-tu à une personne hésitante de suivre cette formation et pourquoi ? Quels conseils prioritaires donnerais-tu à un futur stagiaire pour qu’il réussisse ?

M.B : Oui je la conseillerais avec en amont le suivi de la préformation DE qui apporte énormément d’éléments et de bases pour bien réaliser son DE et son travail par la suite.

C’est une formation très complète qui permet une grande adaptation et qui couvre tous les aspects du métier d’entraîneur.

F.B : Dernière question pour toi Olivier : conseillerais-tu à un club souhaitant embaucher un entraîneur mais hésitant à prendre un apprenti en formation DE à se lancer ? Si oui pourquoi ? Quels conseils clés donnerais-tu aux dirigeants ?

O.C : Oui sans hésiter. Déjà car il faut former les jeunes au monde du travail, mais aussi parce que c’est une certaine fierté que d’être son premier employeur, de lancer quelqu’un dans le monde du travail.
 Mais pour moi la personne doit être quelqu’un qui reste un minimum d’années dans un club, sinon on ne voit pas le retour d’investissement. Nous au bout de 4 ans, on commence à sérieusement voir et sentir les effets de la professionnalisation, ne serait-ce que par l’exemple du club qu’est notre école de bad dont les effectifs grimpent chaque saison.

Les conseils :  je pense que quelques lignes ne suffiront pas, mais en voici quelques-uns :

– soyez optimiste et confiant, et motivés par votre projet de club ;

– on peut déjà dire qu’avoir un staff/CA qui épaule, qui co-gère l’emploi tant sur la partie administrative que sur les terrains, des référents, et pas seulement le président, c’est primordial (on ne peut pas tout faire tout seul).

– faites-vous aider par tous les organismes existants qui sont là pour aider les employeurs, mais aussi par les clubs déjà employeurs ; bénévole-employeur n’est pas un hobby très facile quand on travaille déjà ; comme je dis souvent à mes proches, c’est mon 2e travail et il nous prend beaucoup de temps ; alors faut se faire aider par tous les moyens.

– ne jamais baisser les bras !

F.B : Le mot de la fin est pour Marie, que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

M.B : Une reprise de l’activité complète.

Retrouvez tous les portraits réalisés dans la plume de l’AURA dans l’onglet dédié