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Le portrait du mois de décembre : Laure Grangeon

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Le portrait du mois de décembre : Laure Grangeon

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Le portrait du mois de décembre

Laure Grangeon, nouvelle présidente de la ligue

F.B : Laure, peux-tu te présenter toi ainsi que ton parcours de badiste ?

J’ai 33 ans, je suis professeur d’Histoire-Géographie dans un collège de Saint-Etienne, ville où je vis et à laquelle je suis très attachée, et suis maman de deux enfants de 5 ans et 2 ans et demi.

J’ai commencé le bad, il y a une vingtaine d’années (ça commence à faire!), comme beaucoup de jeunes, après avoir découvert ce sport au collège et en particulier à l’UNSS. J’ai franchi la porte du club de Firminy (BCF 42) et le virus a pris! Mon parcours est ensuite assez classique: j’ai commencé la compétition, j’ai adoré ça et puis j’ai commencé à m’investir en tant que bénévole dans les différents clubs dont j’ai fait partie.

Cet engagement a pris beaucoup de place depuis une dizaine d’années. En premier lieu en tant que présidente de mon club, le SCPG BAD (Saint-Chamond pays du Gier Badminton) avec lequel, nous avons mené un projet ambitieux axé sur la professionnalisation et l’embauche d’un entraîneur à temps plein dans un premier temps puis sur la pérennisation de cet emploi et le développement en particulier du secteur jeune avec l’obtention du label « club avenir » dans un second temps.

Engagement aussi au sein du comité de la Loire de Badminton, pour lequel j’ai été élue au CA pendant quatre saisons et avec lequel nous avons notamment organisé la phase finale du championnat de France du TOP 12 en 2018.

Engagement enfin dans le secteur des officiels techniques, notamment dans le secteur du juge-arbitrage en tant que juge-arbitre Ligue certifiée et formatrice GEO et JA. Secteur que j’affectionne particulièrement mais dans lequel je ne peux plus vraiment m’investir, faute de temps.

F.B : Tu viens d’être élue présidente de la ligue: peux-tu nous en dire plus sur ce qui t’a donné envie et t’a poussé à accepter ce rôle important à seulement 33 ans?

A l’issue du championnat régional vétéran de la saison 2018-2019, j’ai reçu un appel de John Pym me proposant d’être candidate à sa succession à la tête de la ligue AURA. De prime abord, très étonnée mais aussi très honorée de cette proposition, il a fallu quelques mois de réflexion pour que je me lance dans cette folle aventure aux cotés de son équipe. Ce qui m’a donné envie d’accepter c’est d’une part que je suis passionnée par ce sport, que j’ai envie de contribuer à son développement et que la ligue est un échelon très intéressant pour cela et d’autre part parce que l’engagement associatif a toujours été une part importante de ma vie, que j’aime les challenges et que cela me permet de m’épanouir d’un point de vue très personnel.

Cooptée au CA à partir de septembre 2019 en tant que secrétaire-générale adjointe, j’ai d’abord participé aux différentes actions et réunions de la ligue afin d’y prendre mes marques et d’assurer une transition sereine et efficace grâce à l’accompagnement de John, des membres du CA et des salariés. Cela a aussi permis de construire avec les comités et sur la base du projet fédéral, le projet ligue pour la prochaine olympiade.

Même si j’aurai aimé prendre la tête de la ligue dans une situation plus sereine – je parle là des enjeux sanitaires du moment – John m’a permis d’arriver dans les meilleures conditions possibles, avec une réelle connaissance de la ligue, de ses rôles, de son fonctionnement, de ses salariés…  Et je profite que la parole me soit donnée pour le remercier infiniment pour cela.

F.B : Comme nous l’avons vu dans ton parcours, tu as déjà une belle expérience derrière toi. Penses-tu que cela va t’aider dans ta nouvelle fonction et si oui, en quoi ?

Mon parcours me permet de connaître plutôt bien le monde du bad et les partenaires institutionnels avec lesquels il est en contact. Mes multiples casquettes (joueuse, compétitrice, officielle technique, bénévole, présidente de club, membre du Comité et même maintenant maman de jeune joueur!) sont autant de portes d’entrées vers une vision assez globale de notre sport, vision nécessaire quand il s’agit d’être à la tête d’une structure comme la ligue qui porte des actions et des projets dans des domaines aussi variés que la formation des cadres, des bénévoles, la détection des jeunes, le développement, le soutien à l’emploi, la gestion administrative, l’organisation et le suivi des compétitions…

F.B : Si la présidente a un rôle primordial, tu vas pouvoir t’appuyer sur une équipe solide (le Conseil d’Administration) pour t’épauler. Comment cette équipe s’est-elle construite? Peut-elle être encore complétée?

La présidente n’est pas grand-chose sans une équipe! J’ai la chance d’être, en effet, très bien entourée, des membres de l’ancienne équipe ont accepté de m’épauler et de m’accompagner dans cette tâche et d’autres nous ont rejoints, tous je les remercie. Il faut encore rôder l’organisation et les rôles de chacun. Mais si les membres élus sont à la fois compétents et motivés, nous sommes moins nombreux que l’équipe précédente et nous devons œuvrer à étoffer le CA et les différentes commissions afin de doter la ligue de moyens bénévoles assez nombreux pour mener à bien toutes les actions et tous les dossiers qui lui incombent. Le poste de trésorier est notamment au cœur de nos recherches. La crise sanitaire a rendu les rencontres impossibles sur la deuxième moitié de la saison dernière et très restreintes sur le début de cette saison. Dans ces conditions, il n’est pas chose aisée de rassembler, de fédérer et de trouver des personnes prêtes à rejoindre les rangs de la ligue. Pour autant, je sais que notre territoire est riche de personnes motivées, compétentes et prêtes à s’investir, il n’y a qu’à regarder les actions qui sont menées dans les clubs et les comités. Il faut simplement que le message arrive jusqu’aux personnes qui seraient motivées pour s’engager aux côtés de l’équipe qui s’est formée en ce début de saison. J’espère que la plume de l’AURA contribuera à cela et nous sommes évidemment disponibles pour échanger avec toutes celles et tous ceux qui auraient du temps, des idées et des envies pour faire avancer le badminton en AURA!

F.B : La ligue forme régulièrement ses dirigeants à la notion de projet de club ou de comité. On imagine que ton équipe et toi avez déjà travaillé celui de la ligue pour l’olympiade à venir. Peux-tu nous en parler brièvement ?

La notion de projet est en effet centrale dans le fonctionnement de nos associations sportives. Avec l’ancienne équipe et les comités nous avons échangé sur leurs attentes et leurs besoins lors de rencontres avant le confinement pour certains et de façon virtuelle pour les autres. Ces échanges ont été particulièrement intéressants et révélateurs des enjeux de nos territoires. Grâce à ce diagnostic et à l’expérience des membres de l’ancienne équipe et des cadres de la ligue, nous avons pu définir quatre axes prioritaires pour la prochaine olympiade :

La structuration (meilleur maillage du territoire, veille active sur les équipements, pratique pour tous, passerelle avec le monde scolaire, mutualisation, exploitation de la salle Everest…)

La fidélisation (travail sur la fidélisation des néo-pratiquants, du public dit « loisir », travail sur le public féminin, nouvelles formes de pratiques et de compétitions…)

L’emploi (travail sur  le lien salariés/bénévoles, aides administratives voire légales/réglementaires, création d’un observatoire de l’emploi, formation…)

La formation (des dirigeants, des encadrants, des officiels techniques, et des professionnels à la fois par des formations professionnalisantes mais aussi par des formations continues, réflexions sur les formats de formation pour les rendre plus souples, moins contraignantes et plus adaptées aux attentes)

Ce projet ne se veut pas révolutionnaire et nombre d’actions déjà engagées seront poursuivies. Ce projet s’inscrit à la fois dans une réelle continuité du précédent mais veut aussi s’adapter aux enjeux nouveaux et à l’évolution de nos pratiques et des attentes des badistes et du monde du badminton de la région Auvergne-Rhône-Alpes , le tout dans le respect du « Qui fait quoi » fédéral.

F.B : Face à la baisse du nombre de femmes impliqué à tous les échelons (joueuses, dirigeantes, officielles techniques) la ligue a entamé une réflexion sur la pratique depuis plusieurs mois. Que dirais-tu à toutes les femmes qui hésitent à venir ou à s’engager pour les convaincre ?

Que les statistiques indiquent ou non une baisse, il y a toujours eu une différence importante entre le nombre de pratiquants et de pratiquantes. Cela ne tient pas nécessairement à notre sport mais, je crois, à une société encore très schématiquement inégalitaire entre les hommes et les femmes que ce soit dans les mentalités, les habitudes, les modes de vie. Alors, si j’avais un message à faire passer c’est simplement que les codes hérités d’une société patriarcale depuis des siècles, ne se casseront que par l’engagement et la motivation des femmes comme des hommes qui ont conscience de cette dissymétrie. Il faut que l’on ose casser ces codes, et ce message je ne veux pas l’adresser qu’aux femmes!
 Par contre, si j’avais un message à faire passer aux femmes en particulier, ce serait de se faire plaisir et de se faire confiance, que ce soit pour leur pratique du badminton ou pour un engagement ou une fonction qu’elles hésiteraient à prendre.

F.B: Parlant de la pratique féminine, tu es la première présidente de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes (NDLR: les ligues d’Auvergne et de Rhône-Alpes n’avaient pas eu non plus de présidente au cours de leurs histoires). Penses-tu que le fait d’être une femme donne un regard différent sur la politique ou la gestion associative?

Depuis que j’ai annoncé ma décision de candidater à la succession de John et que je l’ai accompagné sur différentes actions, je crois qu’il n’y a pas une seule fois où le fait que je sois une femme n’ait été souligné, bien plus souvent que mon jeune âge d’ailleurs. Je ne sais pas si le fait d’être une femme donne un regard différent sur quoi que ce soit. Il faudrait que je vive une journée dans la vie d’un homme pour être en mesure de comparer! Mais plus sérieusement, je rêve d’un monde dans lequel ces deux dernières questions n’auraient plus aucun sens et où une femme dirigeante ne serait pas remarquée par le fait d’être une femme mais simplement pour ses qualités ou ses compétences.

F.B : Pour finir, que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

Comme beaucoup, j’attends avec impatience de pouvoir regagner les courts et de pouvoir pratiquer à nouveau ce sport qui m’est si cher. Au-delà de l’aspect sportif, j’aspire à retrouver un monde dans lequel je pourrai de nouveau partager réellement avec les gens qui m’entourent que ce soit dans ma vie personnelle ou dans les actions et les projets qui nous attendent à la ligue!

Retrouvez tous les portraits réalisés dans la plume de l’AURA dans l’onglet dédié