Le portrait du mois de novembre : Valérie Blond, secrétaire générale de la ligue
Le portrait du mois de novembre :
Valérie Blond, secrétaire générale de la ligue
Florian Baud : Peux-tu te présenter rapidement ainsi que ton parcours de badiste ?
Valérie Blond : Je suis Valérie BLOND, j’ai bientôt 44 ans et ça fait 26 ans que je suis mariée avec le badminton. J’ai commencé à la JAAC de Caluire (je pratiquais auparavant le tennis) et comme il manquait une fille pour l’équipe, très vite, j’ai participé aux interclubs. J’ai vraiment aimé l’esprit compétition (surtout les soirées ;-)). Par la suite, je me suis impliquée en devenant animatrice sur des créneaux jeunes. Puis j’ai changé de club en venant à Villeurbanne où j’étais membre du bureau, puis présidente durant 3 saisons. J’ai également été membre du CA au comité du Rhône et licenciée à Bourg en Bresse pendant 3 saisons. Aujourd’hui, je suis revenue à Villeurbanne et j’occupe le poste de secrétaire générale de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016.
F.B : Nous avons vu que très tôt tu es devenue dirigeante au sein du club de Villeurbanne, qu’est-ce qui t’a poussée à l’époque à prendre cet engagement associatif ?
V.B : J’ai occupé le poste de Présidente à 30 ans, je n’avais pas encore d’enfant et je faisais beaucoup de compétition. Mon prédécesseur, Arnaud Mergey est de la même année que moi, ça faisait 7 ans qu’il occupait ce poste pendant que j’étais au CA. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison que je n’y arrive pas !
F.B : Tu as ensuite intégré la plus haute fonction (présidente), quel âge avais-tu ? Pourquoi prendre une telle responsabilité (NDL : le BCVIL69 évoluait alors en ICN et était un des 3 clubs phares de la ligue Rhône-Alpes)?
V.B : À cette époque-là, le club avait 2 équipes en ICN, il y avait des joueurs de qualité, notamment des Villeurbannais, qui pour la plupart s’étaient construits soit par hasard, soit tout seuls, ça m’a plu. Pas de stars, pas de prise de tête mais malgré tout présents au haut niveau. Je me souviens à l’époque, on était le seul club qui ne payait pas les joueurs. J’aimais l’esprit. Malheureusement, aujourd’hui ça serait compliqué !
F.B : Penses-tu que l’on n’intègre pas assez de jeunes dirigeants dans nos instances ? Si oui pourquoi ? Si non, pourquoi ?
V.B : Aujourd’hui, on remarque surtout qu’on a du mal à trouver des bénévoles ou que malheureusement ils ne restent pas dans le temps. Parce que d’une part, cela demande du temps, de l’énergie, en plus de votre sphère privée et professionnelle et parce qu’également le badminton au fil du temps s’est professionnalisé, notamment sur l’emploi au sein des structures elles-mêmes. Cela peut faire peur car les responsabilités sont importantes et peuvent être conséquentes en cas de conflits. À la ligue, on organise des séminaires pour les jeunes dirigeants, on a vraiment un rôle d’appui et on essaie au mieux de les accompagner dans leurs nouvelles fonctions.
F.B : Qu’est- ce qui aurait pu te faire fuir alors ? Et qu’est-ce qui t’a maintenue au poste de dirigeante ?
V.B : Si c’était à refaire, j’essaierais de passer plus mon énergie pour fédérer et pour rassembler. J’ai fui car je compensais beaucoup et j’y ai laissé pas mal de plumes. On ne peut pas diriger seul ou quasiment, il faut s’avoir s’entourer, répartir les tâches et savoir prendre de la hauteur.
F.B : Tu es secrétaire générale de la ligue depuis plusieurs années, peux-tu nous dire en quoi consiste cette mission ?
V.B : Je suis garante du bon fonctionnement de la ligue. Plus précisément ma mission principale est la gestion des collaborateurs au sein de la ligue. Je travaille également en étroite collaboration avec Catherine Prat pour la validation des ordres du jour des conseils d’administration, la validation des comptes-rendus, je suis aussi membre de la commission communication, litiges et disciplinaire, des finances. Pour résumer, je veille à ce que la ligue fonctionne bien.
F.B : Pourquoi avoir quitté l’engagement local du club pour aller vers un engagement au niveau régional ?
V.B : Ce n’était pas une volonté au départ mais plutôt une opportunité. John Pym est venu me chercher à un championnat régional vétérans. Il a su trouver les mots, car j’avais fait une pause dans l’engagement bénévole à la naissance de mes deux enfants. J’ai saisi le challenge même si j’ai mis du temps à trouver ma place dans une organisation déjà bien rodée.
F.B : À l’heure où la ligue lance un projet sur l’engagement féminin dans le badminton, on constate que tu es épouse, maman, joueuse, salariée à un poste à responsabilité : comment s’organise une vie de bénévole aussi remplie ? Penses-tu que ce soit différent pour un homme ?
V.B : Je ne m’ennuie pas ! Régulièrement je me pose la question du juste équilibre entre toutes ces vies-là. L’équilibre pour moi mais surtout l’équilibre pour mon entourage qui subit mes nombreuses casquettes. J’ai donc ce souci de bienveillance. À mon sens, un homme se pose moins de questions, ce qui rend les choses plus simples. Même si j’adore jouer en compétition, même si j’aime m’engager, je veille avant tout au bien-être de mes enfants. Et puis dans ma famille, j’ai mon mari qui joue aussi, ce qui ne facilite pas les choses. Tout est une question de compromis et de négociation !
F.B : À ton avis, ton regard de femme sur la fonction bénévole est-il différent de celui d’un homme ? Pourquoi pose-t-on cette question aux femmes et non aux hommes (NDRL : La plume de l’Aura fait son mea culpa et interrogera (sans faute!) les hommes sur ces sujets à l’avenir)? Cette pluralité et cette mixité sont-elles importantes sur nos terrains, dans nos instances ?
V.B : Exactement c’est l’ADN de notre sport, on a besoin autant des hommes que des femmes, dans le jeu autant sur le mixte, sur une équipe d’interclubs…mais également chez les bénévoles et les dirigeants.
Les mentalités doivent évoluer à titre collectif (le projet ligue) et individuellement, dans nos foyers, on doit se battre pour que perdure cette mixité dans le jeu mais aussi dans la répartition des rôles et des responsabilités.
En résumé, hommes, femmes, sport individuel mais également collectif (interclubs), le badminton a des belles valeurs, mettons-les en avant car elles représentent la richesse de ce sport.
V.B : Pour finir, que peut-on te souhaiter pour cette saison ?
A titre collectif, souhaiter une saison pleine après 2 ans de parenthèse, et à titre personnel, retrouver un niveau correct en compétition !
Retrouvez tous les portraits réalisés dans la plume de l’AURA dans l’onglet dédié