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Le portrait du mois de juillet : Théo Duluc, stagiaire de la formation DEJEPS à Voiron

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Le portrait du mois de juillet : Théo Duluc, stagiaire de la formation DEJEPS à Voiron

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Le portrait du mois de juillet :

Théo Duluc, stagiaire de la formation DEJEPS de Voiron

Florian Baud : Peux-tu te présenter ainsi que ton parcours dans le badminton ?

Théo Duluc : Bonjour, je m’appelle Théo Duluc, j’ai 25 ans et je suis salarié par le Groupement d’Employeurs Hérault Badminton Méditerranée. Avant cela, je suis passé par STAPS Montpellier dans le but de devenir enseignant d’EPS, échouant au concours, puis en validant une licence professionnelle GDOSSL.

J’ai découvert le badminton comme beaucoup au collège, tout d’abord en EPS puis à l’association sportive de mon établissement, un village au Nord de Montpellier. J’ai eu la chance d’avoir des enseignants extrêmement investis qui nous ont permis d’avoir plus d’entraînements à l’AS que n’importe quel club dans le département ! Je crois que ce sont ces heures dans le gymnase, et les aventures humaines incroyables lors des différentes compétitions, qui m’ont fait attraper le virus du Bad.

J’ai ensuite pris ma première licence fédérale à mon entrée au lycée, pour ne plus jamais quitter ce monde ! Rapidement, j’ai eu envie de transmettre les connaissances que je pouvais recevoir en STAPS, c’est pourquoi j’ai commencé à encadrer dans un club, puis deux.

C’est par ces encadrements que j’ai compris, un peu tard, que ce que je voulais au fond c’était être éducateur/entraîneur et pas enseignant d’EPS. C’est comme cela, en partie, que je suis arrivé au DEJEPS en Juin 2021.

F.B : Tu as participé à la formation DEJEPS animée par le CREPS et la ligue cette saison, comment s’est passée cette expérience ?

T.D : Je pense que le mot qui résume le mieux l’année de DEJEPS est ‘’intense’’.

Intense dans le rythme général de l’année, avec 15 semaines de formation, réparties sur 12 mois, en plus de notre travail au quotidien dans nos clubs. Personnellement, c’était ma première expérience à temps plein dans le badminton, j’intervenais dans deux clubs plus le comité départemental, et déjà cet emploi était dense et complexe à appréhender. Mais l’année passe tellement vite qu’il faut avancer et profiter de chaque instant.

Intense par rapport à la multitude d’informations que l’on reçoit dans cette formation. Ces informations sont une mine d’or exceptionnelle mais il faut réussir à les traiter, les comprendre, les retenir et pouvoir ensuite les réinvestir dans notre quotidien. C’est tout ce processus qui est intense, mais qui nous permet de monter en compétence, et c’est bien le but de la formation !

Intense durant les semaines de stages régionaux et du U19 (on y reviendra plus tard) où les échanges avec les techniciens présents sont nombreux, riches et constructifs. J’en profite pour les remercier encore une fois pour tous les conseils et discussions qui nous ont permis de progresser.

Intense aussi dans la vie personnelle car le rythme est très soutenu, les moments off presque inexistants et l’organisation est le maître mot pour une année comme celle-ci, ce qui n’est pas mon point fort malheureusement… C’est donc également intense pour nos proches.

Enfin, intense dans les relations humaines, que ce soit avec les formateurs (Rémi, Thomas, Sylvain) comme les intervenants. Mais aussi, et presque surtout, avec les collègues de promotion. J’ai eu la chance cette année d’être dans une promotion de folie, où l’on s’est tous très bien entendu. Ce sont ces échanges, ces rires, ces débats, ces soirées de travail puis de franches rigolades qui font de la formation DEJEPS un truc à vivre ! Le mot intense prend tout son sens ici, car comme j’ai pu le dire dans l’année : ‘’On n’est pas les meilleurs ni les plus intelligents, mais qu’est ce qu’on rigole !!’’. Et je rajouterai aujourd’hui que c’est grâce à cet esprit, à ce groupe, que l’on a réussi à tous valider notre DE.

F.B : Quelles sont les choses que tu as préférées au cours de cette formation et à l’inverse qu’est-ce qui ne t’a pas trop plu ?

T.D : Ce que j’ai préféré c’est la richesse des échanges que l’on peut avoir avec les formateurs et les intervenants. Certes, ils apportent un contenu, mais nous n’étions plus dans un système scolaire où l’enseignant parle et les élèves écoutent. Dans la formation, nous sommes de futurs professionnels adultes et traités comme tel, c’est-à-dire que l’on peut se dire les choses, avancer à notre rythme, avoir de vrais débats constructifs. Et puis la proximité avec les formateurs permet de faire passer les messages plus facilement. Dans l’ensemble j’ai adoré tous les contenus de la formation, il y avait toujours un petit quelque chose à garder, même d’une intervention qui nous intéresse moins, ce qui arrive forcément.

Ce qui ne m’a pas trop plu, mais qu’on ne pourra pas changer, c’est la mise à l’écrit du dossier. Pourtant, j’aime écrire, de plus en plus, et j’avais tout en tête depuis un moment… Mais le transférer sur ordi, écrire les 20 pages pour l’UC1-2, ce fut compliqué pour moi. Cela tient peut-être du fait que j’avais tellement envie d’en parler en vrai, lors de la présentation devant les jurys, tellement mon projet de développement me tient à cœur.

F.B : Dans le cadre de la formation, vous avez mené de superbes projets à l’occasion de l’Adidas Alpes International U19, peux-tu nous en dire plus sur cette aventure ?

T.D : Ce fut une sacrée aventure ! Tu nous avais missionné, dans le cadre de notre formation, sur deux tâches principales : des animations pour les scolaires et l’organisation de la soirée bénévoles. Pour cela nous avons constitué deux équipes dans notre promotion, chacun s’occupant d’une tâche.

Plusieurs mois à l’avance nous avons commencé à prévoir les activités qui seraient faites le jour J, mais, comme tout plan, celui-ci a connu plusieurs évolutions, pour en arriver au résultats que vous avez pu voir les 7 et 8 avril dernier. Nous nous sommes vraiment régalés lors de la préparation des ateliers ainsi que leurs animations. Malgré la charge de travail et d’organisation, notre esprit de groupe a une nouvelle fois fait des merveilles je trouve, car l’ensemble des bénévoles était satisfait de la soirée du vendredi, alors que les plus de 250 enfants qui ont participé à la chasse au trésor avaient le sourire jusqu’aux oreilles ! Bon ça c’est peut-être grâce aux bonbons !!

La récompense de tous ces efforts c’est le fait de voir des enfants revenir le week-end pour voir les matchs. C’est aussi toutes ces œuvres d’art faites par les enfants et que nous avons pu exposer durant le tournoi, faisant passer un très beau message d’accueil aux joueurs étrangers, car chaque classe devait représenter un pays présent.

Cette opportunité que tu nous as offerte prend du temps, mais elle rapporte énormément en termes de compétences, confiance et connaissances que la balance est largement positive !!

F.B : Tu es désormais titulaire d’un DEJEPS Badminton, quels sont tes prochains projets dans le badminton ?

T.D : À titre personnel je souhaite déjà rendre la confiance que m’ont accordée mes clubs et le comité en continuant à les développer et les structurer dans les prochaines années. Je vais, suivant mes employeurs, mettre en place du badminton dans les écoles, continuer la création de clubs au niveau de l’Hérault, accentuer le coaching, le sponsoring… Bref beaucoup d’actions qui parleront certainement aux autres DE. J’aimerais par la suite pouvoir axer mon emploi vers un seul usager (club ou comité) pour pouvoir m’y consacrer totalement. Dans ce cadre, des partenariats avec des établissements scolaires (collège, lycée, STAPS) m’intéressent beaucoup. Je souhaite aussi pouvoir dynamiser mon département et ma Ligue pour en faire une place plus forte du badminton français qu’actuellement.

Plus largement, je pense que nous avons des progrès à faire dans la mixité de notre discipline. Alors oui, les doubles mixtes permettent une belle mixité, nous sommes l’un des seul sports à le permettre, notamment aux JO… Mais allons plus loin que cela !! Chaque jour en France des garçons et des filles, de tout âge, pratiquent le badminton ensemble, en EPS et dans nos clubs. Lors de nos entraînements un garçon et une fille jouent ensemble, en duo et en duel. Ils prennent du plaisir dans ces situations, ils progressent grâce à l’autre et ce n’est jamais le même qui gagne… mais le jour de la compétition, chacun de son côté… Les garçons d’un côté, les filles de l’autre. On ne les autorise pas à jouer contre de manière officielle, alors qu’ils le font toute la semaine. À quoi cela rime-t-il ? À RIEN ! Comment se sent la majorité des filles ? Inférieures… Nous sommes un sport où la tactique a une vraie place, profitons-en ! Donnons une place aux filles, nous devons leur permettre de jouer contre les garçons. Le niveau global des filles comme des garçons montera automatiquement. Alors oui, ça risque de choquer certaines personnes, mais prenons exemple sur le tennis de table qui a mis en place cela. Des exemples existent, servons-nous en. Cela n’a plus de sens que, dans certaines régions, une fille R4-R5 doivent faire 2h, 3h voire 4h de voiture pour trouver un tournoi, alors qu’un garçon de ce niveau peut rester dans son département. Quel est le message envoyé aux compétitrices… ?

Voilà le projet plus global que j’aimerais mener, une mixité réelle dans notre sport, dans l’intérêt de tous. Un classement de simple unifié, tout comme le double, peut-être dans un second temps. Cela prendra sûrement 2-3 ans afin que les classements deviennent parlants et équivalents, mais si c’est le temps nécessaire pour donner une place égale aux femmes dans le badminton, alors cela paraît très court !

F.B : Quels arguments donnerais-tu à une personne qui s’interroge sur ce choix de carrière ?

T.D : Si le badminton et les relations humaines sont tes passions, alors c’est le métier qui te permettra de t’épanouir ! Faire le show les soirs de semaine, voir les résultats plusieurs week-end dans l’année, c’est extrêmement plaisant. Le DE permet plusieurs facettes voire métiers différents, allant de l’animateur du club à l’entraîneur, l’accès à l’excellence, les pôles, le développement, un poste dans des comités ou des Ligues, voire la Fédération… Bref, chaque profil peut trouver sa place et faire parler ses compétences ! C’est ça qui fait la beauté de notre métier : pouvoir évoluer et toucher à pleins de domaines.

Si tout cela te parle et te donne envie, alors le DE est fait pour toi !

F.B : Enfin, un dernier mot : conseillerais-tu la formation DEJEPS de Voiron à une personne qui souhaite devenir entraîneur de badminton ?

T.D : Je la conseille les yeux fermés ! La qualité des formateurs est incroyable. Le cadre est super avec la possibilité de voir le pôle le soir et d’y intervenir de temps en temps. Le niveau d’exigence y est très élevé, mais nous sommes tous ressortis de cette année changés, transformés et avec beaucoup plus de compétences. C’est ça le plus important dans la formation, de monter en compétences et c’est le cas pour tous au DEJEPS de Voiron, alors il ne faut pas hésiter.

Retrouvez tous les portraits réalisés dans la plume de l’AURA dans l’onglet dédié