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Le point légal de décembre : créer des passerelles entre l’école primaire et les clubs

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Le point légal de décembre : créer des passerelles entre l’école primaire et les clubs

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Le sujet de décembre : créer des passerelles entre l’école primaire et les clubs

LE BADMINTON A L’ECOLE,COMMENT FAIRE POUR QUE CA S’ENVOLE ?

Chers amis licenciés, vous pouvez vous sentir peu concernés par cette thématique, or c’est l’affaire de tous et vous verrez dans cet article que tous les badistes des clubs peuvent jouer un rôle.

En 2010, quand la ligue Rhône-Alpes s’est lancée sur le projet minibad, les chiffres de la FFBaD étaient catastrophiques sur les moins de 9 ans.

0,5% de nos licenciés avaient moins de 9 ans quand dans le même temps le judo par exemple en avait 44% !!!

II faut dire que les clubs de badminton n’étaient pas assez structurés pour accueillir les petits, qu’il n’y avait ni formation, ni contenu pédagogique spécifique.

Depuis le dispositif jeunes a émergé et s’est diffusé. Au niveau régional, les chiffres ont progressé, et notamment grâce au label minibad mis en place en 2018. Toutefois, nous n’en sommes encore qu’à 2,40%, soit 571 minibads sur 23785 licenciés en 2019-2020 !

Ramenés en volume et par département, les chiffres font pâle figure.

Pourtant, oui, nous pouvons faire mieux ! Pourquoi des enfants de moins de 9 ans s’inscrivent en nombre au tennis, au judo ou au rugby, et pas au badminton ?

Les clubs manquent de créneaux et d’encadrants, oui, c’est certain.

Mais c’est aussi en partie une question de culture : les parents n’ont pas encore suffisamment le réflexe de proposer à leurs enfants, au moment de la rentrée de septembre, le badminton comme activité sportive !

COMMENT FAIRE POUR DIFFUSER CETTE CULTURE ?

EN OPERANT UN RAPPROCHEMENT ENTRE LES ECOLES PRIMAIRES ET LES CLUBS

Ce rapprochement peut prendre de nombreuses formes en fonction du contexte local. C’est là toute la difficulté du dossier. A chaque contexte local, son fonctionnement propre et les possibilités qui vont avec !

Difficile dans ces conditions pour une ligue et encore plus une fédération d’établir un guide ou une marche à suivre reproductible sans faille sur tout le territoire.

C’est pourquoi le but de ce document est de lister les différents scénarios possibles selon le cadre réglementaire en place.

Tout d’abord voici de façon non-exhaustive le panel des principales actions qu’un club peut mener avec les écoles primaires de son secteur.

La difficulté, comme évoqué plus haut, c’est que d’une école à l’autre le fonctionnement et les possibilités offertes seront différentes.

Bien qu’il y ait un cadre réglementaire, celui-ci peut d’une part varier d’une circonscription à l’autre, et d’autre part le rôle du·de la directeur·trice d’école est non négligeable. Si celui·lle-ci est intéressé·e et motivé·e par le projet, tout comme les enseignant·e·s, le cadre réglementaire ne sera généralement pas un frein ! Le·a directeur·trice peut être la porte d’entrée vers l’équipe enseignante. En effet, l’enseignant·e reste maître de ce qui se passe dans sa classe.

Pour bien comprendre l’environnement dans lequel l’école se situe, voici un « schéma organisationnel Ecoles-Monde fédéral » très simplifié.

L’objectif poursuivi est donc de capter en priorité les élèves d’écoles primaires de moins de 9 ans (CP – CE 1 – CE2

1ère étape avant de se lancer dans le projet :

CONTACTER LE COMITE DEPARTEMENTAL DE BADMINTON POUR SAVOIR SI UNE CONVENTION COMITE/USEP/EDUCATION NATIONALE A ETE SIGNEE.

Cette convention peut permettre :

– la mise en place de formations badminton pour les conseiller·e·s pédagogiques et les enseignant·e·s

– d’identifier les écoles où les enseignant·e·s ont été formé·e·s à l’activité badminton et où il est donc pratiqué par les élèves :La mise en place de rencontres sportives USEP

– La mise à disposition de matériel pédagogique

– L’intervention d’intervenant·e·s extérieur·e·s (clubs) sur les cycles badminton.

Une fois le contexte connu (convention ou pas), 3 options s’offrent aux clubs :

Option 1 : Intervenir sur l’animation de cycles badminton.

Cela demande alors une prise de contact avec le·a directeur·trice d’école et les enseignant·e·s concerné·e·s.

Il est préférable de prévoir une co-intervention afin que l’enseignant·e s’approprie l’activité et puisse réitérer l’expérience sans l’appui du monde fédéral. On pourrait aussi imaginer que l’entraîneur·e du club vienne sur les 2 ou 3 premières séances par exemple. A construire avec l’enseignant·e.

Sur la question de la rémunération, le club a là aussi 2 choix :

Faire payer l’intervention (à condition que l’entraîneur·e ait un diplôme professionnel) en se mettant dans une logique de rentrées d’argent à court terme. A noter que dans l’enseignement public, il est très rare que les intervenant·e·s extérieur·e·s (or activité à encadrement renforcé AER) soient rémunéré·e·s.

Faire intervenir gracieusement l’entraîneur·e en se mettant sur une logique d’investissement à moyen terme avec la passerelle des enfants vers le club.

Faire un choix intermédiaire avec indemnisation pour le club portant sur du prêt de matériel, déplacement de l’intervenant·e., et dont le montant est négocié lors de la prise de contact avec l’école.

Il y a une spécificité dans les communes qui mettent à disposition des écoles des ETAPS (éducateur·trice·s territoriaux des APS) pour animer l’EPS. Ces ETAPS deviennent des « cibles » privilégiées pour nouer des relations. Le club /comité peut intervenir sur leur formation afin qu’il·elle·s enseignent le badminton aux enfants.

Si l’intervention est bénévole, l’encadrant·e n’a pas besoin de justifier de diplôme, alors que s’il·elle est rémunéré·e, il·elle doit justifier au moins d’un DE/BE et d’une carte professionnelle valide.

Dans les deux cas, l’intervenant·e doit avoir un agrément du DASEN. Pour cela, il faut contacter les CPC EPS. 

(Cf. « schéma organisationnel Ecoles-Monde fédéral » plus haut)

L’enjeu pour le badminton est qu’il soit pratiqué en EPS à l’école primaire comme n’importe quelle APS (Activité physique et sportive). C’est pour cette raison que les enseignant·e·s sont des cibles privilégié·e·s.

Il nous faut développer la culture badminton auprès des familles ! Oui, le badminton est un sport ! Oui, le club de ma ville peut accueillir mon enfant de 7 ans !

Quel rôle pouvez-vous jouer, vous badistes, passionné·e·s puisque vous êtes allé·e·s jusque-là dans cet article ?!

En tant que parents, si votre club a le projet d’accueillir les plus jeunes bien sûr, vous pouvez en parler à l’enseignant·e. Vous pouvez faciliter le contact avec l’association des parents d’élèves. Enfin, le bouche-à-oreilles de parents à parents est aussi un bon moyen de promotion

Autre contexte d’intervention possible et souvent favorable : Les écoles privées

En résumé et à modérer selon les établissements, les écoles privées :

> Ont souvent plus de moyens pour payer les interventions extérieures

> N’ont pas besoin de constituer un dossier de projet pédagogique pour l’intervention, qui prend du temps et que les professeur·e·s n’ont pas forcément l’habitude/le temps/l’envie de remplir. En fonction de leur profil, il·elle·s peuvent être un peu perdu·e·s.

> Il n’y a pas besoin de demander un agrément

> Il suffit de se mettre d’accord avec l’enseignant·e sur les horaires, les modalités pédagogiques et le tarif.

> Enfin une partie des catégories socio-professionnelles qui inscrivent leur enfant sur un établissement privé, correspond au public de nos clubs.

Option 2 : Intervenir sur le temps périscolaire

Ici, c’est la commune qui devient l’interlocutrice du club.

En effet, le temps périscolaire est régi par la commune et depuis la réforme des rythmes scolaires en 2014, ces temps périscolaires sont appréhendés avec des objectifs pédagogiques, qualitatifs et à vocation de découverte.

Le sport y a toute sa place et le badminton en premier lieu !

En effet, cela demande peu de matériel et l’activité est facilitante pour les enfants.

L’éducateur du club pourra nouer des relations avec les enfants et mettre en avant le club.

A noter que les communes allouent la plupart du temps un budget sur ces animations périscolaires. Il y a donc un triple intérêt pour les clubs employeurs :

– Faire pratiquer du badminton aux enfants de la commune et promouvoir ainsi le club.

– Faire travailler les professionnel·le·s des clubs sur d’autres créneaux que ceux du soir.

– Augmenter potentiellement les recettes du club de façon directe avec la prestation d’animation mais aussi indirectement avec de potentiel·le·s futur·e·s licencié·e·s.

Option 3 : Ne pas intervenir sur les cycles mais faire des opérations de promotion à destination des écoles

Cela peut prendre plusieurs formes :

– Campagne d’affichage sur les panneaux de l’école. Bien penser à demander l’autorisation au·à la directeur·trice.

– Distribution de flyers à la sortie de l’école

– Opération portes ouvertes un samedi matin

– Opération « J’amène un copain de l’école »

– Animation badminton lors de la kermesse de l’école

– Forum des sports de septembre

– Opération « 1ère licence ; 1ère raquette ». Une raquette offerte à chaque nouveau « petit » qui se licencie.

Enfin, nous ne le détaillons pas ici mais investir les centres de loisirs, les écoles des sports, les stages multi-activités proposées par exemple par les MJC sont autant de pistes à explorer pour les clubs.

En conclusion, si nous souhaitons développer des passerelles entre l’école et le badminton, il faut que les clubs soient PROACTIFS.

En effet, en juin 2020, le CNOSF (Centre National Olympique et Sportif Français) et l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement du 1er degré) ont lancé le dispositif « Carte passerelle » qui devait faciliter la liaison entre l’école et les clubs.

Les clubs de la ligue AURA ont été exemplaires et se sont inscrits en masse : 89 clubs sur les 100 EFB sont inscrits sur cette plateforme « Mon club près de chez moi ».

Certes le contexte sanitaire, les difficultés de communication et le fait qu’uniquement les écoles affiliées à l’USEP étaient répertoriées, n’ont pas facilité le projet. Mais sur les 89 clubs, moins d’une dizaine d’enfants ont franchi la porte de nos clubs. L’opération est un échec ! Cela démontre qu’indépendamment de tous les dispositifs de communication, c’est l’action concrète des clubs vers l’école qui permettra de faire venir les enfants de moins de 9 ans dans les clubs.

Retrouvez l’historique de nos articles sur les sujets réglementaires et administratifs dans l’onglet dédié !