Le club du mois : Badminton Vénissieux Sud-Est (69)
Le club du mois de septembre :
Badminton Vénissieux Sud-Est (69)
Florian Baud : Peux-tu nous présenter rapidement le club de Vénissieux ?
Caroline SINGER (Présidente) : Le BVSE est présent depuis 1993 sur les gymnases Jacques Brel, Ostermeyer et Elsa Triolet à Vénissieux dans le quartier prioritaire de la politique de la ville Minguettes/Clochette.
La ville de Vénissieux compte plus de 63 000 habitants, ce qui en fait la 6ème ville la plus peuplée de la région AURA. Elle est divisée en cinq zones principales : Centre, Parilly-Guesde, Charréard/Max Barel, Moulin à Vent et les Minguettes, quartier dans lequel le club est implanté. Pour le BVSE, un projet à moyen terme serait de pouvoir proposer des créneaux dans d’autres secteurs comme Parilly, afin d’atteindre une population plus large.
Notre association vise principalement l’accessibilitéfinancière pour tous et veille à l’équilibre de l’offre entre lesloisirs et les compétiteurs. Le mélange de tous les publics est mis en place sur l’intégralité des créneaux jeu libre.
À travers la pratique du badminton, nous nous efforçons de véhiculer des valeurs qui nous sont chères, telles que l’esprit d’équipe, la passion, la convivialité mais aussi et surtout le respect et le fair-play.
Le BVSE souhaite également de par son implantation en QPV favoriser la pratique de certains publics comme les jeunes, lesfemmesetlespersonnesensituationdehandicap.
F.B : Quels sont les atouts majeurs du club ?
C.S : Les atouts majeurs du club sont, entre autres, la licence à petit prix, la multiplicité des grandes plages de créneaux jeu libre, une offre d’entraînement pour tous les publics (compétiteurs, loisirs/pré-compétiteurs, jeunes 6-11 ans, 12-17 ans et jeunes compétiteurs) et une prise en charge financière de 9 tournois pour chaque adhérent afin de favoriser l’accès à la compétition.
F.B : Comme pour tous les clubs, les deux dernières saisons ont été très compliquées. Avez-vous réussi à maintenir le lien avec vos licenciés ? Comment envisagez-vous la reprise cette année ?
C.S : Le lien avec les licenciés fidèles au club depuis plusieurs années a perduré. Celui avec les adhérents plus récents et les jeunes a été plus difficile à maintenir. Nous avons notamment eu du mal à faire redémarrer l’école de jeunes avec le rythme très haché confinements/déconfinements successifs et avons perdu de nombreux licenciés.
Nous nous sommes donc fixés comme objectif pour cette saison de relancer le dynamisme autour des jeunes. Nous avons obtenu une subvention ANS autour de l’axe « éviter le turn-over des jeunes » qui sera une grande aide pour tendre vers cet objectif, d’autant plus que cette école repose uniquement sur la motivation et l’engagement d’entraîneurs bénévoles et que nous sommes conscients de la fragilité de cet équilibre.
F.B : Dans les premières lignes de votre projet club, on note l’importance à vos yeux du rôle sociétal d’un club sportif. Pourquoi ceci est si important pour vous ? Quels sont les grands axes de votre projet afin que les lecteurs comprennent mieux votre positionnement ?
C.S :C’est la philosophie du club depuis sa création, de par son implantation dans un quartier prioritaire. La situation sociale des adhérents est très variée et nous tenons par-dessus tout à conserver cette mixité, qui fait toute la richesse du club et sa convivialité. Un club sportif a, à nos yeux évidemment, une mission d’intérêt général, les publics en difficulté financière et sociale ne doivent pas être exclus de la vie associative.
Le CA veille d’ailleurs à l’accompagnement de quelques familles dans les démarches administratives qui peuvent les aider financièrement à payer les activités sportives de leurs enfants, je pense notamment à l’aide de la CAF ou le Pass Sport.
Notre trésorier fait aussi un gros travail de synthétisation et de communication des montants à régler tout au long de l’année (licences, volants, tournois) pour ces familles de passionnés. Nous mettons en place également la prise en charge financière d’inscriptions à des tournois internationaux par exemple (comme les championnats d’Europe Vétérans) pour permettre à certains adhérents d’y participer.
Les grands axes de développement de notre club sont l’accessibilité, l’école de jeunes, la pratique féminine et parabad (car ces publics sont statistiquement plus éloignés de la pratique sportive à Vénissieux et ailleurs), la cohésion des compétiteurs autour des interclubs.
Les autres axes sur lesquels nous souhaiterions progresser à l’avenir sont l’éco-responsabilité dans notre pratique sportive, les actions envers le public scolaire et la recherche de solutions pour fidéliser nos entraîneurs bénévoles. Cependant en cette période de crise sanitaire, nous devons déjà prendre soin de nos bénévoles actifs et essayer de trouver de nouvelles volontés.
F.B : Recherche de performance sportive et rôle sociétal sont-ils en opposition ?
Nous pensons qu’il est possible de mener les deux de front. Nous tenons particulièrement au club à encourager la compétition. Le nombre de compétiteurs augmente chaque année et c’est pour nous une fierté plus qu’un problème.
Au niveau des jeunes, nous essayons aussi de les pousser à essayer la compétition et de proposer des entraînements impulsant la progression, même si on ne peut pas encore parler de performance sportive et qu’avec des entraîneurs bénévoles, on ne peut pas exiger d’eux l’accompagnement et le coaching sur toutes les compétitions, bien que certains le fassent spontanément.
Statistiquement, dans les licenciés dont nous connaissons la situation financière parfois délicate, il y a autant d’adhérents pratiquant en loisir qu’en compétition.
Cet équilibre est très important à maintenir, il faut que nous veillions également à l’offre de services proposés aux loisirs, d’où l’importance de la mise en place d’un nouvel entraînement il y a deux ans pour un public non compétiteur.
F.B : En 2019, vous avez organisé votre premier tournoi Parabadminton. Pourquoi cette volonté ? Comment la compétition s’est-elle déroulée ?
C.S : Sous l’initiative de Yannick Marchal qui avait contacté M. Guidoux, alors chargé de développement autour du handicap à la FFBaD, nous nous étions lancés dans l’aventure. Il nous manquait simplement cette impulsion, que ce bénévole a réussi à provoquer.
Appuyés par une lettre de la fédération, nous avions réussi à obtenir une infrastructure vénissiane adaptée pour accueillir dans de bonnes conditions des joueurs en fauteuil. Nous souhaitions pouvoir leur proposer un tournoi de plus sur le circuit parabad qui n’est pas encore très étendu géographiquement parlant et nous avons contacté les joueurs de la région pour savoir s’ils seraient intéressés. Nous avons pu proposer un tableau de simple de 4 joueurs. Le gymnase possédant de grandes tribunes, le public et les joueurs valides ont pour certains découvert la pratique du badminton en fauteuil, à l’image de Mme Loscos, élue à Vénissieux qui nous a soutenus dans cette initiative.
Avec plus d’anticipation et d’accompagnement, nous souhaiterions pour les futures éditions proposer deux tableaux séparés WH1 et WH2 pour plus d’équité.
F.B : Votre club a l’un des tarifs de licence le plus bas du département, pourquoi ce choix et comment vous en sortez-vous ?
C’est le choix que nous faisons depuis des années afin de rester accessible à la population vénissiane que l’on cherche à attirer vers la pratique de notre sport. Nous avons aussi décidé de rembourser la part club de la licence pour la saison 2020-2021 (ou de proposer un avoir) où il y a eu très peu de temps de jeu, afin de ne pas prendre le risque de perdre trop de licenciés. Ce sont des choix de l’équipe, qui demandent d’autres sacrifices, comme le fait de ne pas être en capacité d’embaucher un salarié.
D’un côté nous avons de grosses dépenses autour de la prise en charge des tournois et l’achat des volants, mais l’apport des licences, des bénéfices sur les 3 tournois du club et un bon travail de la part de notre trésorier et d’autres bénévoles sur les demandes de subvention à tous niveaux, mais surtout le fonctionnement 100% bénévole du club, aussi bien au niveau du CA, des entraîneurs que de l’aide précieuse d’autres adhérents tout au long de la saison permettent de garantir un bon équilibre financier, et ce, malgré les deux saisons « Covid ». Cette année, la subvention de l’ANS nous aidera particulièrement à relancer la dynamique jeunes au sein du club.
F.B : Vous avez pensé des actions vers les jeunes scolaires de votre secteur, pouvez-vous présenter votre dispositif ?
C.S : C’est un axe que nous pourrions développer dans les prochaines années, mais pour l’instant ce ne sera pas notre priorité, cette saison de reprise nous servant plutôt de « saison test » pour réévaluer notre capacité en termes de bénévoles.
Nous avons simplement participé l’an passé au dispositif « carte passerelle » pour essayer d’attirer le public scolaire dans l’association.
F.B : Vous êtes aussi impliqués au niveau du sport santé, comment ? Pourquoi ?
C.S : Nous avons un partenariat avec le Reppop (Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique) qui nous envoie des jeunes en situation d’obésité pour découvrir le badminton sur les entraînements jeunes proposés au BVSE.
Ce partenariat est né grâce à l’une de nos entraîneurs bénévoles, Noélie Dumas (qui par ailleurs est professeur des écoles et est donc aussi témoin dans son métier des inégalités sociales et d’accès aux informations concernant l’alimentation équilibrée et la pratique sportive). Nous avons trouvé sa proposition pertinente, s’ancrant totalement dans le projet du club et avons signé une convention.
F.B : Pour porter tous ces projets, il faut des encadrants. La formation fait-elle aussi partie de vos priorités ? Si oui, comment arrivez-vous à motiver des bénévoles pour se former pour porter les projets ?
C.S : La formation est très importante, en tant que bénévoles, nous avons toujours besoin de plus d’informations et de compétences pour pouvoir développer de nouvelles initiatives, et nous sommes parfois freinés par ce manque de savoir (et de temps il faut bien l’avouer, lorsque l’équipe n’est pas grande). Les formations demandent du temps et sont souvent proposées le week-end (nous étions plusieurs à être intéressés par celle proposée chaque année en septembre par la ligue autour des dirigeants de clubs à Andrézieux), ce qui peut être contraignant dans notre équipe où les week-ends sont déjà bien occupés.
Après ces deux saisons « ratées », l’essoufflement bénévole est à craindre et c’est une peur partagée au sein du CA. Il y a beaucoup d’envies concernant le développement du club mais nous devons être vigilants à ne pas trop en faire sous peine de ne plus avoir les volontés pour gérer l’essentiel.
Nous avons cependant financé les formations de juges-arbitres et de DAB pour quelques adhérents, en 2019-2020.
F.B : Pour finir, que peut-on souhaiter au club pour les prochains mois ?
C.S: Nous espérons une rentrée pas trop compliquée avec la mise en place des vérifications des pass sanitaires et quelques bénévoles absents sur le mois de septembre, de bonnes relations avec la municipalité, de mener à bien l’organisation du tournoi du club des 9 et 10 octobre prochains, et surtout, surtout, une reprise stable de l’activité et une convivialité retrouvée avec un peu moins de contraintes !
Merci à vous pour la mise en lumière de notre club !
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